Ce qu’il advint du Soleil -Chapitre 1-
-Chapitre 1-
Un jour le Soleil tomba amoureux. C’était un matin. Il avait très exceptionnellement tourné ses rayons vers une île où il pleuvait presque toujours et sur laquelle, très exceptionnellement, ne régnait aucun brouillard et ne tombait aucune pluie. S’il connaissait maints pays brûlant de fond en comble pour y avoir posé habituellement ses rayons, le Soleil ignorait tout de ces contrées qu’il éclairait d’une lumière nouvelle.
Auparavant, chaque fois qu’il s’était risqué à y diriger ses rayons, ils se reflétaient inéluctablement dans quelques flaques d’eau et l’éblouissait inéluctablement. S’il y avait bien quelque chose qui blessât le Soleil dans son amour propre, c’était d’être ébloui.
Mais, donc, ce jour là, il n’y avait ni brouillard ni pluie. Le Soleil promena délicatement ses rayons les plus chétifs sur ces nouveaux rivages, comme s’il craignait de les abîmer, comme s’il se fut agit du plus précieux timbre poste et qu’il était philatéliste. Quand il eut fini d’en examiner les contours, le Soleil s’appliqua à contempler le cœur de l’île méconnue. Il observa les fumées grises plus denses que toutes les brumes du monde et qui lui dissimulaient des hectares de terre. Il vit les foules empressées et incompréhensibles et de nouveaux palais, des gares et mille architectures gracieuses.
Pour autant, rien ne retint son regard lumineux comme ce qu’il découvrit au fin fond d’une campagne.
-Fin du chapitre 1-
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