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26 novembre 2010

La folle entreprise de Pierre N*** -Chapitre 4-

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-Chapitre 4-

Le comptable fit paraître une étrange annonce dans la presse régionale et qu’avait relayée la presse nationale : « Recherche homme ou femme déçu(e) du monde et prêt(e) à en créer un autre, sain. S’adresser à Pierre N*** le 8 octobre. »
Au petit matin, une foule considérable se massait devant le portail de Pierre N***. Un écriteau indiquait qu’il ouvrirait ses portes et débuterait la « sélection des élus » à sept heures tapantes.


Bien qu’il ne fût pas dans ces habitudes d’être matinal, Pierre N*** avait fixer cette heure hautement symbolique après de mûres réflexions. Sept heures, cela rappelait les sept péchés capitaux qui accablaient l’humanité, à n’en pas douter. Le symbole était évident. Assurément, ses élus apprécieraient le symbole. La rumeur grondait au dehors. Appuyé contre sa porte, l’œil collé au judas, Pierre N*** observait la multitude comme un grand général au sommet d’une colline son armée. Lorsque le septième coup de l’horloge du salon eut retenti, il ouvrit sa porte.


Avec une lenteur infinie, la tête haute et le regard droit, il descendit l’allée bordée de pâquerettes qui menait au petit portail. « Allons, allons, un peu de calme. » ordonna-t-il doucement, en prenant l’air d’un souverain pontife qui bénissait urbi et orbi. Un semblant de calme nimba la foule dense. Seule une quinquagénaire s’égosillait en vain, un peu plus loin. Elle criait qu’elle voulait présenter ses filles à Pierre N***. Les regards sévères à l’entour la firent taire.


Après qu’il eut récité son habituelle diatribe et déploré le destin funeste d’une humanité immorale, le maître des lieux observa un profond silence, la tête baissée. Comme s’il se recueillait sur le cadavre exsangue de l’humanité licencieuse. Puis, levant cette fois les yeux au ciel, Pierre N*** proclama : « Au nom de la  morale et de la vertu, je vous prierai de vous mettre en rang. Je vais vous examiner, avec probité. Ensuite, je m’entretiendrais avec certains. »
En dépit d’une cohue indescriptible qui, par miracle, ne fit ni blessé ni mort, la foule épaisse laissa place à ce qui ressemblait assez à une haie.


Pierre N*** longea le rang gigantesque. « J’ai l’air d’un général qui passe en revue » pensa-t-il. Et il s’en réjouit car il avait toujours révéré cet ordre immuable qui règne ordinairement dans les bataillons. Il observa l’allure générale des uns et des autres. A n’en pas douter, quiconque mène une vie morale le porte sur sa figure noble et délicate. De même que quiconque se livre à la débauche a une mine lamentable et coupable. C’était du moins ce qu’il pensait sans l’ombre d’un doute.

Lorsqu’il eut finit de passer en revue, Pierre N*** avait choisit une petite trentaine de personnes, dignes de son intérêts. Il congédia tout les autres, et les quelques unes qui voulaient lui présenter leurs filles avec un profond mépris. Les autres furent invités à entrer dans le jardin, en prenant bien soin de n’écraser aucune pâquerette.

-Fin du chapitre 4-

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Commentaires
T
Belle écriture. Je reviendrai avec plaisir pour connaître la suite.
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